15 juillet 2021. Cela fait une semaine que j’ai accouché. Un déclenchement long et douloureux, bien loin de mon projet de naissance. J’ai mal partout. Mon mari est reparti travailler. Il a prévu de prendre un mois dans trois semaines, une éternité. Ma maman ne va pas très bien, je n’ose pas trop la solliciter. Je m’occupe de mes 4 enfants. Je suis fatiguée. La belle famille fait pression pour voir le bébé. Je pleure beaucoup. Je me cache pour pleurer.
Ma grossesse a été difficile. Des mois à vomir puis des mois à s’inquiéter… Beaucoup d’hospitalisation dans un contexte Covid, donc beaucoup de solitude. Seule à l’hôpital, seule aux nombreuses échographies, seule à la maison. Handicap ? Prématurité ? Maladie génétique ? Césarienne ? Pendant que mes collègues me demandais avec insistance quand je reprendrai le boulot.
Et là je me sens seule, très seule. Les amis voient de jolies photos sur IG (c’est comme avoir des nouvelles pas besoin d’appeler) alors ça doit aller, et puis c’est son quatrième, elle gère…
J’attends les visites chez la SF comme le messie, pouvoir un peu vider mon sac, mes inquiétudes. J’ai tellement eu peur pour ce bébé, je l’inspecte, la touche, la palpe… Et ça c’est normal ? Elle respire ? Elle va bien ?
Oui elle va bien. Contrairement à toutes les prédictions, elle va bien.
Nous sommes en fusion. Je m’accroche à elle, elle s’accroche à moi. J’aurais besoin de la confier à d’autres bras mais je n’y arrive pas.
Je m’occupe d’elle la nuit, je ne dors pas. Je suis la seule à entendre le moindre de ses petits bruits, je ne le réveille pas. Il travaille lui. Et puis après tout c’est moi qui le voulais ce bébé.
Je pense à cette copine qui a accouché le même jour d’un bébé sans vie. Je culpabilise de ne pas être bien alors que j’ai toutes les raisons de l’être.
J’écoute beaucoup de podcasts, je suis beaucoup de comptes sur l’accouchement, la maternité, l’éducation. Je me sens nulle face à toutes ces femmes qui accouchent chez elles, vivent le post partum rêvé, restent disponibles et bienveillantes avec leurs aînés.
Alors oui tout ça fait un bon terreau pour une dépression du post partum. J’ai mis du temps à poser ces mots sur ce que je traversais et puis ces derniers jours je me suis rendue compte c’était important de montrer l’envers du décor. Partager ce vécu pour aider les mères. Je vous le livre ici…
Illustration de mon amie Sandrine
Bonjour Maeva,J’ai fait une dépression du post-partum pour ma première fille. Pareil une grossesse compliquée éloigné de la famille un désir d’enfant très fort et beaucoup d’inquiétude sur la vie professionnelle et la santé du bébé. Un terrau qui va favoriser la dépression. Je été soutenu j’ai du acceptéLes médicaments au bout d’une semaine de négociations. Je dormais plus je mangeais plus j’avais plus de un désir de rien. j’étais maman robot je faisais les choses machinalement sans sourires sans envie.J’allaiter encore et encore j’étais angoissé rien allez je me dévaloriser. Je n’arrivais pas profiter de mon bébé. Et un jour ma fille a été malade une petite maladie d’Enfant pas grave et là je me suis rendu compte que c’est moi qui étais malade il a fallu que je me prenne en main que je prenne le taureau par les cornes et que je me débarrasse de mes poulets pour pouvoir devenir maman de cet enfant. J’étais soutenu par ma belle-famille mon mari et mes amis petit à petit j’ai repris goût à mes activités manuelles aux petits riens aux petites choses de la vie aux petites merveilles de chaque jour. Et petit à petit le plaisir est revenu le goût est venu la beauté est revenu et la Joie de vivre ensemble et en bonne santé mais apparu comme un Trésor. C’est un mauvais moment à passer mais avec du soutien de l’amour nous arrivons à grandir et à nettoyer notre passé et à se débarrasser de nos boulet pour devenir une personne meilleure. Je vous encourage et vous dis que ce que les choses vont passer que ce mauvais moment est une étape à passer. Et comme les nuages gris et la pluie, la dépression passe pour la lumière et le beau temps. Vous allez y arriver Maeva est-ce que l’amour de vos enfants Vas vous y aider. Et ne culpabilisez pas il me semble que c’est 15 % des femmes qui accouche qui souffre de dépression je pense. Penser à vous et vous êtes quelqu’un de bien vivre le jour le jour. 18 ans après mes filles sont mes trésor mes amour .
Merci beaucoup pour votre témoignage, ça me touche beaucoup !
J’ai eu la chance de connaitre des grossesses simples, des accouchements sans pbms et pas de DPP… mais je trouve qu’on n’en parle pas assez et qu’on culpabilise trop les mamans qui en souffre ! Je vous souhaite plein de bonheur avec votre jolie fratrie !
Bonjour Maeva, vous n’êtes pas seule ! J’ai fait une depression post partum pour mon ainé et notre bonheur est aujourd’hui à la hauteur de la galère traversée. Connaissez vous l’association Maman blues ? On peut surement vous aider 🙂
Bravo pour votre courage. Courage face à la situation qui n’est pas facile à vivre et courage de le publier sur ce blog car sur le Net c’est un peu la dictature du parfait, du sublimé… Or la vie n’est pas que parfaite et sublime, loin de là! La vie c’est aussi le désarroi et la douleur.
Et je pense que dire qu’on est mal, qu’on a peur et qu’on est triste, c’est important. Pour soi-même, parce qu’on a besoin d’être réconforté, accompagné et soutenu quand on va mal, c’est humain. Mais aussi pour les autres, parce que parfois, quand on voit toutes ces vies parfaites sur les blogs, on se demande comment font ces gens, alors que nous on a l’impression de si mal s’en sortir, on se dit qu’on doit être vraiment nul vu qu’on n’est pas heureux tous les jours!
Alors merci pour ce témoignage, ce qui est important c’est de trouver les épaules sur lesquelles s’appuyer, les oreilles dans lesquelles déposer nos soucis. Parfois, quand on a l’habitude d’être une femme forte, qui gère toujours tout au mieux, il arrive qu’on n’ose pas demander de l’aide. En plus, on renvoie une telle image de force la plupart du temps que les autres autour de nous, même ceux qui nous aiment très fort, n’ont pas l’idée qu’on pourrait avoir besoin d’eux. Ils ne s’en rendent pas compte alors que nous on a l’impression de partir en miettes.
Il faut apprendre à crier au secours, sans se sentir en faute pour autant. Nous ne sommes pas parfaites… Ben oui… c’est comme ça, il faut l’accepter sans en rougir. On n’est pas parfaites, mais on est quand même super bien!!!
Bon courage à vous pour la suite, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel.
C’est jamais facile et tellement culpabilisant.
En tous cas je vous souhaite beaucoup de courage.
Une copine a qui c’est arrivé, avec grossesse difficile avec des jumelles dont une je crois qui a du être opérée avant la naissance en la sortant partiellement.
Maintenant elles vont bien mais ça a duré longtemps. Et puis un jour elle a décider de leur en parler, de leur raconter la grossesse et les débuts (même si elles étaient petites) et ça l’a libérée et elle a réussi à reprendre pieds et maintenant elle continue parfois à leur en parler 😉
Bonjour Maeva
Votre témoignage nous a beaucoup touchés au sein de la rédaction du magazine Grandir Autrement. Nou souhaiterions, avec votre accord, le diffuser sur nos réseaux sociaux, afin que le post parfum ne soit plus tabou, ni vécu de façon isolée. Au plaisir d’échanger ensemble.
Sandrine
Ps, notre clavier s’imprégne du parfum léger du printemps 😉 vous l’aurez bien sûr corrigé, post partum et non parfum.
Au plaisir
Sandrine
Bonsoir,
Merci pour ce partage d’une intimité inconfortable, semble-t-il très fréquente mais pourtant tellement taboue!
Je vous exprime (ou redis?) ma sincère admiration pour vous, ce que vous faites, ce que vous semblez être(depuis derrière mon écran), c’est à dire une personne sensible, fondamentalement positive, gaie, solide, tellement remplie d’amour, d’énergie, de partage…
Je vous souhaite un beau printemps, que ces jours de redoux vous apportent la même douceur de vivre, que vos rythmes s’installent dans le calme, la douceur, et vous permettent de profiter au mieux de toutes ces graines de bonheur poussées dans votre merveilleuse guinguette-bulle!
Au plaisir de continuer à suivre vos aventures, à votre rythme (ou à ne plus les suivre, si vous manquez de temps: je vous attendrai avec patience!)
Merci, bonne suite
Meerci beaucoup pour ce message qui fait chaud au coeur !
Comme j’adore votre blog et que je vois que vous avez fait une pause, j’espère surtout que vous allez bien ainsi que toute la petite famille.
Amicalement