Lettre à Mathilde

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Je ne la connais pas très bien. Je l’ai croisée quelques fois et puis nous avions bien accroché comme on dit. Le genre de fille qui deviendrait une bonne copine, pétillante et créative. Le genre de fille qu’on a envie de revoir parce qu’on a des choses à partager, des points communs… Des points communs justement plus que l’on aurait imaginé. Il y a quelques mois j’ai reçu un message de Mathilde. Elle m’annonçait sa nouvelle grossesse et ce nouveau garçon aussi. Celui qui bouleverse déjà les sentiments de cette petite maman. Je me suis tout de suite revue en elle évidemment et c’est sans doute pour ça qu’elle se confiait à moi… La nouvelle a dû être « digérée » depuis mais j’avais quand même envie de lui répondre, ici parce que ce n’est pas la seule à m’envoyer ce genre de messages et puis c’est aussi une façon de revenir sur ce qui s’est passé depuis.

Chère Mathilde,

J’ai bien lu ta lettre et sache que je comprends très bien ce tourbillon d’émotions pour l’avoir vécu moi même. Je sais que cette déception à l’annonce du sexe est difficile à vivre alors à avouer, n’en parlons pas! J’ai vécu les mêmes sentiments ambivalents : le bonheur d’être à nouveau parents d’un enfants en bonne santé, la déception aussi et toute la culpabilité qui va avec. Je peux te dire maintenant qu’après avoir lu tous les commentaires sous mon billet, nous sommes bien loin d’être les seules. Elles me promettaient que je l’aimerai autant que le premier, que je serai heureuse d’accueillir ce nouveau petit garçon. Alors oui, je pourrai te dire la même chose Mathilde, tout va rentrer dans l’ordre, c’est vrai tu seras heureuse de l’accueillir, vous trouverez chacun votre place dans cette nouvelle vie à quatre, c’est vrai. Mais ce que j’ignorais c’est que j’allais être surprise. Ce nouveau petit homme a bouleversé nos vies. J’imaginais qu’avoir un deuxième petit garçon c’était avoir une nouvelle fois cet enfant que j’adorais, évidemment c’était impossible d’imaginer que je l’aimerai autant. Sauf que, j’ai surtout eu un AUTRE enfant et dès le début il a annoncé la couleur, il n’y a qu’à voir ses cheveux d’ailleurs! Garçon ou fille, il est différent de son frère et c’est tout le bonheur de cette nouvelle rencontre.

Tu sais, j’avais une image assez négative des fratries de garçons, moins soudées, plus violentes… J’avais autour de moi ce genre de références et je ne voyais même pas les fratries de filles qui passent leur temps à se crêper le chignon. Finalement j’ai assez vite compris que ce n’était pas une fatalité et que en tant que parents (de filles ou de garçons), nous étions les mieux placés pour instaurer le climat que nous voulions dans NOTRE famille. Je me surprends encore aujourd’hui à les voir jouer ensemble tendrement, oui tendrement… J’adore les voir se retrouver après l’école, le grand cajole le petit, quand le grand n’est pas là, le petit le cherche partout et puis ils commencent à se faire rire mutuellement, c’est tellement bon! Et puis peut-être qu’ils te surprendront à ranger leurs voitures comme un arc-en-ciel ou à jouer aux poupées avec leur doudous (« Tu peux lui faire un gilet maman? »). La reproduction des stéréotypes on en parlera une autre fois d’accord? Tu verras Mathilde, la vie de famille avec des garçons n’est pas condamnée à ressembler à une guerre de tranchées! Nous essayons de mettre en place un climat de tendresse et de bienveillance les uns envers les autres et ça semble fonctionner. Parfois je me dis que j’invente ma propre façon d’être maman de garçons alors qu’avec une fille j’aurais été dans la reproduction.

Comme toi, j’ai creusé la question, pourquoi ce désir de fille était-il si fort? Et comme toi, ça a réveillé beaucoup de choses en moi. Je peux dire aujourd’hui que cette introspection m’a aidé à grandir et me connaître mieux. Peut-être même être une meilleure maman? Et puis après tout devenir parents c’est la plus grande épreuve de lâcher prise que la vie nous offre. Dans notre société qui veut tout maîtriser, la parentalité nous (ré)apprend dès le début qu’on ne peut pas tout contrôler. Avant même que le bébé soit là, tu comprends que c’est déjà une petite personne bien affirmée. Elle n’est pas celle que tu attendais/imaginais au fond de toi mais elle te surprendra et c’est une divine surprise que tu savoureras plus tard.

Enfin Mathilde, je voudrais te parler d’un dernier point plus léger qui m’inquiétait : et ma féminité dans tout ça? Est-ce que la mère de garçon est condamnée à s’habiller en Décathlon pendant que ses garçons se battent en s’aspergeant avec sa crème de jour? Tu devines ma réponse? Je dois bien le dire, ce que les autres mères de garçons disent (je ne les croyaient pas non plus!) et ben c’est vrai! Oui c’est vrai, tu seras la reine dans ton royaume. Ils seront peut-être jaloux les uns des autres, mais ils seront tous là à t’aimer, te cajoler, te flatter… Laisse moi te dire qu’avec trois regards amoureux sur toi, tu te sentiras plus belle et féminine que jamais!

Je sais aussi que tu t’inquiètes pour ton accouchement, mais je crois qu’encore une fois il te surprendra. Laisse le te guider vers cette rencontre et oublie ce que tu as vécu pour le premier. Je te souhaite une belle rencontre, fais toi confiance Mathilde…

Je t’embrasse tendrement,

Maëva

PS : En pensant à toi et à cette lettre aujourd’hui, j’ai raconté à mon fils qu’avant de les avoir lui et son frère, je voulais des filles parce que j’imaginais que c’était mieux. Il m’a demandé si j’avais oublié cette idée depuis. Je lui ai dit que oui. Oui, j’ai oublié cette idée mon chéri.

54 comments to Lettre à Mathilde

  • Agartha

    Olalala jai des frissons à te lisant lol. Je suis maman d’un petit bébé de 4 mois un petit garçon que jai appelé Côme et que j’aime de tout mon cœur. Javoue que pour le deuxième je souhaite vraiment une fille (forcément !) ton texte me fait tout de même relativiser si jamais mon vœux n’est pas exaucé.. Tu souhaites un 3 émue enfant toi ou tu t’arrêtes a deux ?

  • Elo

    Comme toujours c’est un plaisir de te lire. Quelle justesse dans la manière de raconter des choses si intimes. Ce qui est certain, c’est que tes garçons ont une mère exceptionnelle!!

  • Tu sais, même après 2 fille j’ai ressenti cela à l’annonce de l’arrivée de mon poupon… c’est d’ailleurs mon article du jour ^^

  • Très jolie lettre… Merci !
    Je me revois réconforter ma meilleure amie qui venait d’apprendre qu’après une fille, elle allait avoir… un garçon ! Elle était persuadée qu’elle n’aurait que des filles, elle-même n’ayant qu’une sœur. Je m’étais gentiment moqué aussi « mais tu sais très bien qu’il y avait 50% de probabilité ! »

    Depuis, je suis devenue maman… maman de deux filles. Pour ma cadette, j’étais persuadée que ce serait un garçon… Cela paraît si stupide, mais c’est presque comme si je n’avais pas envisagé que ce pourrait être une fille… Je n’aurai jamais de garçon, il m’aura certainement fallu faire un deuil (d’un troisième enfant, quel que soit son sexe). J’ai deux merveilleuses filles.

    Mais ce qui me marquera le plus, c’est la remarque inquiète de cet élève, répétée, au long de ma première grossesse :
    – Madame, votre bébé, j’espère que ce sera une fille.
    – Je ne sais toujours pas, tu sais, ce sera une surprise.
    – Non, vraiment, il ne faudrait pas un garçon, non, pas pour vous. Les garçons, vous savez, c’est vraiment horrible. C’est terrible.
    Bien entendu, cet élève, c’était un jeune garçon…

    Alors oui, je me dis que l’on met vite de très fortes idées dans les têtes de nos enfants, et ce que tu sembles mettre dans celles de tes garçons me fait dire qu’ils ont tout autant de chance de t’avoir comme maman que tu as de chance d’avoir ces deux merveilleux garçons !

  • Emilie

    Mathilde, Maéva,
    Je ne voulais que des garçons … Et sur trois, j’ai (nous !!!!) avons eu deux filles. Même combat, même amour de parents, allez les filles une famille c’est magnifique de toute façon

  • C’est tellement touchant! Je ne me suis jamais retrouvée dans cette situation car j’ai une fille et un garçon mais ce qui est sûr c’est que mon petit garçon est beaucoup plus câlin!
    En fait, je peux comprendre que l’on soit déçu mais quand ils sont en bonne santé, y’a que ça qui compte!
    En tous cas, tu as une bien jolie famille et douceur et bienveillance se ressentent dans toutes tes photos… 😉

  • Céline L

    Pour le premier j’espèrais secrètement une fille et à la naissance j’apprends que c’est un petit gars et j’en suis très heureuse car forcément c’est le premier. Pour le deuxième, j’étais persuadée d’attendre une fille car j’avais un petit ventre et des envies de touches de rose (moi qui n’étais pas rose du tout) et à la naissance quand j’ai su que c’était un garçon, j’ai éclaté de rire. Mes garçons sont très calins, surtout le petit dernier qui nous couvre de bisous. Il veulent apprendre la couture, le crochet quand ils me voient occupée. J’aurais jamais cru pouvoir transmettre cela à mes garçons.

  • Béné

    Coucou Maeva et Mathilde!
    Ici deux petits soleils dans ma vie aussi!!!
    Et quel bonheur de les voir grandir avec des caractères si différents (ainé très réfléchi et le second casse cou!!), coudre avec moi, bricoler, faire du vélo et crapahuter partout… il y a bien des chamailleries comme dans toute fratrie mais aussi des jeux partagés, beaucoup, et une jolie complicité qui se construit avec tout l’Amour dont on les entoure!
    Alors bien sur j’aurais bien aimé avoir une fille aussi mais…
    ben non, pas de mais, la princesse à la maison c’est moi et c’est bien comme ça!
    des bises
    Béné

  • Tout est si vrai et tellement bien dit! J’aime les garçons, et ils me le rendent tellement ! Et puis du coup la petite dernière, ben José à peine en parler, mais elle se bat avec ses frères comme une châtelaine!

  • karine_

    Je me souviens d’une conversation avec ma cousine qui a 3 garçons (j’ai 2 filles), nous parlions de « ses hommes » et elle m’avait dit qu’elle ne concevait même pas sa vie sans ses 3 garçons, ils étaient là, et avec eux cette certitude que ça ne pouvait que être eux ses enfants!

  • Je me retrouve aussi dans cet article avec mes 2 loulous, mais c’est drôle parce que je suis enceinte de n°3 et j’ai appris lundi que c’était une fille, j’étais tellement heureuse qu’en fait j’ai un peu culpabilisé par rapport à Léandre et Côme. Avec tout un tas de questionnements : pourquoi est-ce que je suis si contente? Est-ce que j’ai vraiment le droit d’être aussi contente? Est-ce que je vais l’aimer plus? Est-ce que je l’aurais aimé moins si ça avait été un garçon? Est-ce que ça va changer mon regard sur mes ptits gars ? Et peut-être que ça aurait été mieux d’avoir un 3ème garçon? Pour ne pas faire de différence (mais il y en a de toutes façons et c’est tant mieux), très égoïstement aussi pour rester leur reine à tous 😉 Je trouve qu’on est très fortes les mamans pour culpabiliser et se poser mille questions alors qu’au fond on les aime inconditionnellement !

  • C’est une jolie lettre, et je m’y reconnais un peu, même si j’ai eu une fille finalement. Avant de fonder une famille je rêvais d’une fratrie de trois filles, je ne sais pas pourquoi, pour moi c’était la famille parfaite. Avec le recul je crois surtout que c’était le schéma qui me rassurait le plus car je viens d’une fratrie de 2 filles, c’était comme reproduire le modèle en faisant mieux que ma mère… Finalement j’ai raté du premier coup, et c’est tant mieux car avoir un garçon m’a obligé à devenir mère à ma façon, à réinventer sans reproduire.

  • VeroM

    Et toi,tu es une vraie femme, une fille formidable …

  • Lisa

    Enceinte de jumeaux dont je ne connais pas encore le sexe et maman d’un Jules de 3 ans, j’avoue moi aussi vouloir au moins une fille (et même avoir déjà acheté des vêtements :-s) mais ce magnifique texte m’émeut et je me dis qu’avec 3 garçons ce sera bien aussi! Merci Maeva, tu es toujours aussi émouvante dans tes textes et tu nous aides beaucoup nous les mamans (ou pas) qui te suivent de loin!

  • Elle est super ta lettre ! Et les photos aussi… Elles méritent d’être imprimées et accrochées au-dessus d’un bureau…
    Avant de connaître le sexe de Joachim, j’espérais une fille pour le défi que ça représentait pour moi (j’avais peur d’être en concurrence avec elle, mais souhaitais dépasser cet énorme problème !), et j’espérais un garçon parce que ça me semblait être beaucoup plus facile… D’une fille, je redoutais le côté séductrice (et je ne comprends pas cet a priori alors que j’adore les filles, les femmes, et que je côtoie des femmes qui m’épatent, m’émeuvent, m’étonnent…), d’un garçon, je redoutais le côté « footballeur qui se bagarre », bref, j’étais à fond dans les clichés, c’était débile et je me raisonnais, je savais que c’était débile mais j’avais la trouille (de ne pas aimer mon enfant, peut-être, tout simplement).
    Aujourd’hui, beaucoup d’amies ont des petites filles et je les aime tendrement, je n’ai plus peur des bébés filles. Je n’ai plus peur des bébés garçons non plus. En fait, en ayant mon fils, je me suis rendu compte que pour moi, les petits enfants sont asexués. Alors oui, peut-être que les garçons préfèrent les trucs qui roulent et les filles les poupées, mais je préfère penser que mon fils, si il avait été une fille, aurait peut-être aussi adoré les trucs qui roulent. Je préfère prendre chacun de ses goûts, de ses comportements, comme un trait de son caractère, ou un intérêt personnel qu’il a, plutôt que comme une preuve de sa masculinité. D’ailleurs, il adore cuisiner, les fleurs, les pois, les couleurs, les arcs en ciel (je pense à toi à chaque fois qu’il m’en parle), il fait des tas de bisous à son doudou qui n’arrête pas de faire des mauvaises chutes, et il me dit que j’ai la peau douce. Il voudrait mettre du rouge à lèvres comme moi, et sur une aire d’autoroute, il nous a demandé de lui payer un cahier d’activités sur les princesses.
    Oui, pour moi, mon petit enfant est asexué, je ne nie pas que c’est un garçon mais je le fréquente comme petit enfant, et pas comme petit mâle. Je le suis dans ses désirs de tee-shirts à fleurs, je n’ai pas de problème avec le fait de lui faire porter des pois, du rose, et même des colliers quand il veut.
    J’ai hésité à poster ce commentaire mais maintenant qu’il est écrit… allez, je me lance !

    • Tu as bien fait de le poster. Je comprends bien ce que tu dis et je suis assez d’accord. Malheureusement je trouve qu’en grandissant nos petits à qui on n’a pas bourré le crâne de stéréotypes sont vite rattrapés par les copains qui leur expliquent que le violet c’est pour les filles!!! Grrrr!!!

  • Louise

    C’est joli cette lettre, mais je n’aurais pas répondu la même chose â Mathilde… N’est pas un peu langue de bois que de dire que non, on ne regrette rien, que le deuil d’une petite fille n’ est pas nécessaire puisqu’on est pleinement heureuse et épanouie avec 2 garçons! et même si on dit qu’on a fait le deuil il restera toujours le regret, la déception, l’envie en regardant les amies qui ont eu des filles, une pointe de jalousie qu’on aimerait bien réfréner mais impossible, ce sera là pour toujours et il faut faire avec.
    Bien sûr on aime son 2 e garçon mais pas de la même façon, on l’aime avec le regret que ce ne soit pas une fille. Et c’est humain.
    Et puis quand les enfants sont petits ce n’est pas important, fille ou garçon, c’est après que la différence se fait, et vous avez des enfants trop jeunes pour vous en rendre compte. Parler vrai, sans langue de bois, c’est sans doute cela qui soulagerait le plus la peine de cette maman, non?

    • Je n’ai pas l’impression d’être langue de bois, d’ailleurs j’ose parler de cette déception qui est souvent un sujet tabou. Le désir d’avoir une fille est toujours là, je ne le nie pas mais je ne pense pas aimer mon garçon « avec le regret qu’il ne soit pas une fille », ce serait bien triste d’être toujours avec ce sentiment…

  • Dragonnette

    oh que c’est beau!!!

    Ton texte résonnes doucement en moi 🙂 Maman d’un petit garçon de 2ans et demi, je vais accouché dans trois semaine d’un autre petit gars. J’ai eu un mini déception quand je l’ai appris, mais finalement j’en suis super heureuse! J’ai hâte de le rencontrer, hâte de les découvrir ensemble. Hâte de voir sa trogne, encore un blondinet aux yeux bleus comme son frère et son père, ou un brun au yeux marrons comme moi, à moins qu’il ne soit roux aux yeux verts comme certains membres de ma famille… bref, il sera parfait…

    Et puis c’est bizarre, j’ai comme un pressentiment, celui que je n’aurais que des garçon, je l’ai toujours dit..même si pour le troisième j’aimerai bien avoir une ptite fille 😉

    Pleins de bisoux à toi et tes hommes!!

  • virginie

    J ai porté pendant neuf mois un petit bébé surprise qui avait décidé de s installer chez nous alors que nous venions tout juste d être heureux parents d un nourrisson de quatre mois. Nous avons accueilli la nouvelle avec stupeur puis attendrissement. Apres tout il nous avait choisi. Nous avons su que nous donnerions un petit frère à notre ainé et j ai eu peur. J ai eu peur d être seule a la maison. J ai eu peur de la bagarre et des parties de football. J ai eu peur d être laissé de côté. Et puis il est arrivé et il a bousculé tous mes préjugés. Maël a trois ans aujourd’hui. J entends son rire qui résonne dans toute la maison. Je sens ses petits bisous qui font du bruits. Et chaque jour qui passe je sais un peu plus que ça ne pouvait qu être lui ma mignonne petite surprise, mon petit colis bleu. Alors merci à vous nous sommes mère de garçons c est parfois difficile les chamailleries, les courses de voitures poursuite, les chutes sur un énième ballon… Mais nous sommes aussi mère de garçons petits bonhommes formidables et câlins, mère de garçons qui courent vers les découvertes et feront avancer ce monde en y mettant j en suis sûr de nouvelles couleurs. Merci encore, c est rassurant de vous lire…

  • Justes mots .
    et des commentaires touchants aussi.
    J’ai 2 filles. Quand j’attendais la 1e, nous étions sûrs et certains que ce serait un garçon (bonjour cliché ! pourtant je suis l’aînée de ma fratrie, et lui a une grande soeur). Cela m’a sidéré de voir à quel point nous nous projetons dans un cadre qui est le résultat d’une culture qui nous dépasse (mes parents ne nous ont pas élevé dans ce type de clichés, alors d’où cela venait-il ?!). En tous cas, quand le gynéco nous a dit que ce serait une fille, pour le papa comme pour moi, il nous a fallu quelques jours, semaines pour digérer cette déception, car c’est bien le mot ! et dans le même temps, on trouvait ce sentiment parfaitement crétin ! bref, une naissance, c’est un sacré chamboulement. Quand Nérina est née,évidemment quelle joie, et effectivement, je suis assez d’accord avec Couac sur ce ressenti de l’enfant et non d’une fille ou d’un garçon. (après, baby blues persistant, mais c’est une autre histoire et qui n’a rien à voir avec la féminité de ce 1e enfant 🙂 !). Quand 7 ans après, nous avons attendu le 2e, ça a été une vraie joie de savoir que c’était une fille, et il en aurait été de même si ça avait été un garçon parce que cette question du sexe n’était plus un « problème » (et pas de baby blues à rallonge non plus d’ailleurs, 7 ans de réflexion sans doute, ça transforme !) . Et mes filles sont avant tout des êtres humains, avec leurs contradictions, leurs joies et leurs tempêtes intérieures, elles sont . Et c’est beau . (Quant aux clichés, aux trucs de filles et trucs de garçons, l’une comme l’autre trouvent ça débile ! elles ont joué à la poupée (je me souviens de Lalou dont les barbies extorquées à sa grand-mère faisaient des casses de casino), aux voitures, font toujours des cabanes dans les arbres, piochent leurs fringues au rayon « garçon » comme « filles », prennent plaisir à porter une jupe…).
    Nous n’avons jamais eu ce sentiment de filles qui sont dans la séduction, sans doute parce que nous ne les avons pas élevé avec cette idée. (vraiment, je trouve très juste ce sentiment d’enfant « asexué » de Couac) et je connais des petits garçons qui sont très séducteurs !

  • patty

    Bonjour Maëva,
    je suis très contente que vous ayez publié cette lettre ouverte. J’ai eu, me dit-on tout le temps, la chance d’avoir une fille et puis un garçon… »mais c’est mieux d’avoir le garçon avant ! » j’ai la chance d’avoir une fille et un garçon… »mais ils ont quand même 8 ans d’écart ! » .Tout le monde a un avis sur tout et surtout sur ce qu’il ne le concerne pas forcément. Les fratries sont ce que nous, les parents, leur donnons. Des souvenirs, des partages, des erreurs, des disputes, des tendresses. La vie se charge de choisir pour le couple, le moment et tout le reste. Et encore heureux que l’on ne choisisse pas et encore heureux que nos enfants soient en bonne santé et qu’ils se fassent des bisous le soir avant de se coucher.

  • Gallou

    Bonjour Blisscocotte,

    Je te suis depuis ma deuxième grossesse et nous étions en phase puisque nos bébés sont tous les deux arrivés un certain 22 Avril 2015 ! Et depuis, j’ai appris par hasard qu’on avait de très bons amis en commun (tu t’es occupée de leur petite L. il y a qq années à Nailloux). Décidément, cela fait beaucoup de coïncidences ! Je t’ai envoyé un mail au moment de la naissance de nos garçons mais je n’ai jamais osé poster sur ton blog. Et cet article, cette lettre à Mathilde m’a fait l’effet d’une bombe (ce n’est pas le premier d’ailleurs, cf « le ventre vide ») alors je me dis que c’est le moment. J’ai vécu les mêmes tourments que toi, mais seulement après la naissance car c’était un bébé surprise. Toute la grossesse, son sexe m’importait peu, mais je dois aujourd’hui me rendre à l’évidence que je nourrissais l’espoir d’une petite fille. Et ce petit bonhomme est venu bouleverser ce rêve, ce dessein de petite fille si profondément ancré en moi, telle une certitude. Mes mots furent les mêmes que les tiens, comment et pourquoi ce désir était-il si fort ? C’était comme si il me fallait faire le « deuil » de cette petite fille que je n’aurais probablement jamais, le « deuil » d’une fratrie équilibrée avec les 2 sexes opposés, et la crainte aussi des bagarres… bref, j’ai beaucoup culpabilisé, j’ai été remuée et je ne me donnais pas le droit d’être déçue puisque mes petits gars avaient la santé comme tu le disais. Mais ce sentiment perdurait alors je me suis faite aidée et j’ai compris aujourd’hui que ce petit garçon m’empêchait de reproduire un schéma familial, me faisait inventer « ma propre maternité ». Il faisait voler en éclat les stéréotypes que j’avais si profondément imprimés, parce que tout mon entourage/ la société s’étaient évertués à les faire rentrer dans ma tête depuis ma plus tendre enfance. Alors oui ce bébé m’a complètement désemparé, car il me faut tout inventer, lâcher prise et que vais-je lui transmettre ? Les mêmes choses que ma propre mère et ma grand-mère m’ont transmises ? Non !
    Je me suis sentie si nue lorsque j’ai compris cela…moi qui était sereine face à cette seconde maternité, et bien non, je suis sans filet… et c’est ce petit bonhomme, ce second petit couillu que je n’espérais pas qui a eu le pouvoir de mettre à nu : quelle surprise, et quelle leçon d’humanité surtout !!
    Je suis chaque jour qui passe un peu plus raide dingue de lui, et il m’a révélé à moi-même. Tout cela est encore en pleine digestion mais grâce à tous ces événements, nous construisons au jour le jour, Notre famille, celle qui nous ressemble, avec plus d’humilité et d’amour que jamais.

    Encore une petite chose et puis j’arrête de t’embêter, je voulais rebondir sur le commentaire de Louise. Je pense qu’elle a raison sur le fait que nous n’avons pas encore de recul sur le temps car nos petits sont jeunes. Et tout le challenge sera d’apprivoiser cette peine sur le long terme, de faire le deuil d’une relation mère-fille (surement idéalisée et pleine de stéréotypes !) pour ne pas être animée de pincements et regrets avec nos amis qui auront eu des filles (et qui soit dit en passant ont peut-être rêvé d’avoir un mec ??!! aalala, l’homme veut toujours ce qu’il ne peut avoir…)

    Tendres bises Maëva,

    • Et bien tu as bien fait de te lancer! Merci pour ce précieux témoignage, effectivement ça fait beaucoup de points communs! De mon côté je n’ai jamais voulu de bébé surprise car j’avais trop peur de devoir dompter cette nouvelle alors que le bébé était déjà là…
      à bientôt!

  • Comme elle est belle ta lettre ! J’ai eu deux filles et je l’ai ressenti comme un soulagement. Je crois que si j’avais eu deux gars ta lettre m’aurait fait un bien fou. D’ailleurs elle fait un bien fou quand même !

  • Mayanne

    C’est chouette de lire tout cela, de se dire que nous ne sommes pas seules avec nos drôles de pensées parfois…
    Pour ma part 2 petits gars, 2 être tellement différents, l’un et l’autre ont fait de moi une maman car avec n°2 mes « acquis » ont volé en éclats. Ils sont tendres, j’ai des câlins de folies et des bisous à ne plus pouvoir les compter, et puis ils sont tellement beaux…! Et ils me rendent belle, je me sens princesse dans leurs yeux « oh Maman t’es tellement belle avec du rouge à lèvres »…!
    Je suis devenue experte en engins de chantiers, dinosaures, voitures de courses, insectes, Légo et ballon de foot!
    Mais il est vrai que parfois je me dis que je n’irai jamais choisir une robe de mariée avec ma fille…
    Cependant, je pense tellement souvent à ces parents qui n’ont pas cette chance d’avoir d’enfant, que fille ou gars, que nenni, tant que le bonheur est là!

  • Oh quelle belle lettre ! Vraiment qui me touche aussi !
    A 15 ans, dans la rue il y avait une mère qui marchait devant moi avec ses 3 grands ados, et je me rappelle m’être dit je n’aurais que des garçons… alors que je rêvais d’une famille de filles !!!
    Et bingo j’ai aujourd’hui un grand de bientôt 20 ans et des faux juemaux de 15 ans… et un mari, soit la seule femme… mais la reine chez moi !!Alors oui y’a pas de virée shopping, pas de soirée vernis à ongles et papotage et essayage. Je fais tout cela seule ou avec les copines, mais en fait je m’en moque ! et là qu’ils sont grands et très indépendants, le fait qu’ils n’aient pas besoin de moi me rend heureuse. Y’a pas de coup de téléphone pour rien, pas la complicité mère-fille mais une autre forme de complicité qui s’est mise en place, ils rêvent de vivre leurs vies loin de leurs parents… normal pour des ados ! Et garçons ou filles je me dis que j’ai réussi avec eux !

  • Aurore

    Merci, moi qui est deux garçons, on m’a souvent demandé si j’étais triste de n’avoir que des garçons eh bien non ils me donnent beaucoup d’amour et d’attention.

    Et nous aussi on instaure un climat de confiance et d’amour afin que leur complicité grandissante au fil des mois continue ainsi et ne s’arrête jamais.

    Bien évidemment j’aurai aimé une fille pour diverses raisons que tu as si bien évoqué mais voilà c’est ainsi et j’aime faire ma princesse avec eux et ils sont au petit soin.

    Tu as de bien jolis garçons et on ressent à travers tes photos tout cet amour et cette tendresse donc bravo et continues de nous enchanter avec ces beaux textes.

  • Virginie

    Je viens de lire ton article et j’ai les larmes aux yeux.
    Maman de 2 garçons de 10 et 13 ans, je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis.
    Même si j’ai parfois le regret de ne jamais partager le shopping avec une fille, je suis heureuse d’avoir des garçons.

  • Je me suis longtemps demandée si j’étais faite pour avoir des enfants, il m’a fallut du temps avant d eme sentir prête en partie parce-que chaque fois que je l’imaginais je me voyais avec une fille. Et bien évidemment, quand je suis tombée enceinte c’était d’un garçon. J’ai été déçue, je crois que rien ne sert de se le cacher. Je suis contente d’avoir connu le sexe avant la naissance, parce-que ces quelques mois m’ont permis d eme faire à l’idée. Et quand il est arrivé, je me suis dit que c’était bien une drôle d’idée que j’avais eue là. Quel merveilleux bébé et enfant, quelle importance que ça soit un garçon. Puis j’ai attendu un autre enfant, j’étais bien guérie parce-que je n’avais plus de souhait particulier, j’étais même heureuse d’apprendre que j’attendais un autre garçon parce-que j’imaginais plus d’affinités entre deux garçons. Moi qui avait tant hésité à être mère, j’ai eu le désir d’un autre enfant et cette fois j’attendais une fille. Je me souviendrai toute ma vie de cette écho, c’était pile le jour de nos 10 ans de mariage et je n’aurais pas pu imaginer un plus beau cadeau. Je me suis mise à pleurer de toutes ces émotions et de cette envie qui remontaient à la surface. Tout le monde imaginait que nous étions comblés et que notre famille était au complet, et pourtant alors que je tenais cette fille tant rêvée à la maternité je savais que ce ne serait pas la dernière fois que je me trouvais là. Deux ans et demi plus tard arrivait un autre garçon. Je me dis que la vie réserve bien des surprises et je sais aujourd’hui que c’est ce premier bébé garçon qui a tout déclenché chez moi. Difficile d’imaginer ce qu’aurait été notre famille si j’avais eu une fille comme je le souhaitais en premier mais je n’aurais peut-être pas 4 enfants aujourd’hui. Merci pour ce texte qui m’a rappelé une époque déjà un lointaine alors que nous entamons les premiers soucis de l’adolescence avec ce premier bébé qui a 12 ans maintenant.

  • Julie

    Maëva,
    Tu es la première fenêtre que j’ouvre quand j’allume le pc. Mon amoureux me demande toujours avec une pointe de malice: « Alors des nouvelles de Bliss' »?
    Je rêve de te rencontrer et je crois que j’aurai des frissons partout si ça arrivait un jour, tu es ma star…
    Et puis, au détour d’un post comme celui-ci, je te lis et à chaque fois tu fais émerger dans mes yeux,une petite larme.
    Merci 🙂

  • catalina

    J’aime cette lettre, et je suis d’accord avec votre vision des garçons, on a le droit de vouloir les élever dans la tendresse et pas dans la brutalité.
    Il faut cependant ne pas être naïf et effectivement s’attendre à ce que les autres garçons élevés dans les stéréotypes aient envie de remettre les pendules à l’heure. J’ai un merveilleux fils de 14 ans dans 2 semaines, tendre, doux, artiste, verbal, intello etc qui fait notre bonheur mais qui a beaucoup souffert à l’école. Voilà un enfant qui n’a jamais rien fait sans raison, jamais pris un jouet des mains de quelqu’un en train de jouer avec… Forcément, ça n’a pas été facile! Je pourrai vous en raconter mais bon!Soyez bien attentive à ce que vos enfants vivront à l’école (chez nous, tout a commencé au CE1)j’espère que vous pourrez continuer à les habiller comme vous le faites le plus longtemps possible; ici, ce ne serait pas possible!!

  • klo

    pooooo et bien ce post je ne l avais pas vu avant aujourdhui Ma! Et franchement il me tarde d en reparler quand le deuxieme se présentera.
    Je me sens déjà apaisée à l idée de pouvoir dire « ce que l on ne dit pas ». Joli Selmar avec joli Marlo; je peux te dire que c est juste magique chaque fois que je les vois ensemble, chaque moment de popatage avec ton grand, ça me donne envie d e devenir une pipelette! Très émouvante cette lettre c est certain! je vous embrasse aussi tendrement!

  • So

    Une petite fille partie trop tôt et 3 petits gars en pleine forme. Ils sont remplis d’amour les uns pour les autres et tellement différents ! Et ils m’apportent tant de belles choses ( même si je râle aussi beaucoup avouons le). J’ai rêvé d’avoir une autre fille mais voilà une chose qui ne se commande pas. La déception est passée et je n’y ai plus jamais songé. Ta lettre à Mathilde est juste. Elle ne doit pas avoir peur.

  • Ccile_e_g

    je suis maman de 3 garçons et je me soigne – hihi !!
    mes trois gars sont adorables et tellement différents les uns des autres. je ne pourrais pas vivre sans eux – même si le désir d’une fille sera toujours présent 😉 j’ai souffert d’entendre des réflexions pendant et après ma grossesse « ah, les garçons, c’est sale ; encore un garçon, t’as pas de chance … ». bref, je passe. quand je serai une vieille dame, je serai fière d’être debout à côté de mes beaux & grands gaillards de fils !
    merci Maëva de cette lettre ouverte, de tes mots justes et doux. le poids de la société est immense de ce côté là. mais réjouissons-nous d’avoir pu mettre au monde des enfants ; réjouissons-nous de leur bonne santé. j’ai un frère handicapé et mes parents portent son handicap quotidiennement depuis 48 ans.
    mille bises,
    cécile

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