élever des garçons en 2018

On ne va pas se leurrer, nous vivons dans une société machiste et souvent sexiste. Même si nous avons fait beaucoup de chemin en quelques générations, il en reste beaucoup. Je reste persuadée que l’éducation est un des leviers importants du changement. Je ne me suis pas encore beaucoup posé de question sur la façon dont j’élève ma fille mais par contre, pour mes garçons, j’ai eu le temps d’y réfléchir. Naturellement, je pense que nous leur montrons un modèle de couple assez équilibré même si maman coud et papa bricole ! Nous partageons les tâches ménagères et la charge mentale de façon assez équilibrée même si nous avons chacun nos points forts et nos points faibles compensés par l’autre, c’est aussi ça la vie de couple non ? Mon homme porte des imprimés fleuris et aussi du rose et contrairement à ce que beaucoup pensent cela n’enlève rien à sa virilité ! Tant est si bien qu’il faille prouver sa virilité… Nous avons donc toujours essayé de leur offrir des jouets le moins sexué possible. Ils ont tous les deux eu des poupées et de la dînette. Je leur ai lu beaucoup d’albums dont les héros sont des filles, même si ils sont plus difficiles à trouver. Malgré tous nos efforts, j’ai vite remarqué qu’ils étaient attirés par des jeux plutôt connotés masculins : mon grand adore les vaisseaux et mon petit est dans sa phase pompiers. Ils sont tous les deux passé par une importante phase voiture et même si nous avons toujours refusé les « jouets armes » (non mais c’est pas un peu antinomique ?) c’est quelque chose qui les a toujours attiré. Je n’arrive pas à expliquer cette attirance malgré une éducation non genrée.  Est-ce que le rôle des pairs dès la crèche est si important ?? En tous cas à l’école c’est certain ! De plus, j’ai l’impression que le regard des adultes est aussi biaisé, peut-être même plus que celui des autres enfants, un petit garçon doit rentrer dans une case bien définie. Je crois que les adultes craignent l’homosexualité, comme si ça allait de pair avec le goût pour le rose et surtout comme si c’était une tare. Ces deux raccourcis m’horripilent. Mon fils aîné a toujours aimé ses vêtements colorés et à partir du CP, il a commencé à refuser de porter certaines pièces qu’il avait pourtant choisi et qu’il adore parce que « c’est trop personnel maman, tu comprends ? ». Ça me fendait le coeur de le voir sacrifier ses goûts pour se fondre dans la masse. Il est parfois tiraillé entre son goût pour les paillettes et tout ce qui brille et son désir de faire comme ses copains. Il ne nous réclame pas encore de marque mais je m’attends à tout ! Pour ce qui est des vêtements, mon petit est encore assez ouvert, nous préservons autant que possible sa liberté de choisir sans stéréotypes genrés. Il nous réclame parfois des couettes et adore les arcs-en-ciel. Pourvu que ça dure ! Et puis ce qui compte après tout c’est qu’ils soient heureux et traitent les autres (hommes ou femmes) avec respect, non ? Si le sujet vous intéresse, j’avais répondu à un article il y a quelques temps sur Merci Mercredi!

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Pour l’occasion, j’ai habillé mes garçons en bleu et rouge avec les superbes imprimés de Moromini et ce que j’adore dans cette marque c’est que ce sont les mêmes imprimés qui sont déclinés pour les robes des filles!

Allez, la prochaine fois je vous parle de l’éducation des filles, parce qu’entre temps j’ai quand même sombré dans les abysses du rose à paillettes…

28 comments to élever des garçons en 2018

  • J’adore la remarque: « c’est trop personnel, tu comprends? » En même temps, ça me rend triste…Mais ce que je remarque depuis que mon fils est à l’école, c’est qu’il y a un effet pervers aussi au mouvements féministes (et je suis féministe, hein). C’est que quand une fille tape un garçon, c’est pas grave mais si c’est le contraire, ça va pas du tout…Mais en fait, en l’écrivant, je me dis, n’est-ce-pas du machisme aussi? On croit toujours que la fille est plus faible, alors qu’il y a des pestes et des fortes aussi. Aie aie aie, on n’est pas sortis de l’auberge.

  • Marie

    L’entrée à l’école, c’est la fin de l’insouciance, malheureusement. Mon fils aussi adore les paillettes et tout ce qui brille (il a 7ans), mais c’est très mal accepté par les autres enfants (et adultes). Et le vernis à ongles, n’en parlons pas. D’ailleurs, c’est une adulte de son école maternelle qui lui a dit qu’il devrait avoir honte d’en porter Et les gens qui s’étonnent qu’il joue avec une poussette parce que c’est pour les filles Malgré tout, il a déjà emporté son bébé à l’école élémentaire plusieurs fois. Et je prends toujours soin de pointer les papas qui portent des strass ou autres pour le conforter dans ses goûts.

  • MARIE BRUNO

    Je ne commente jamais vos publis que j’adore …. mais là, je voulais vous rassurer …. le passage temporaire de votre aîné par la « case » « je ne me démarque pas trop des autres, je rentre dans le « moule  » ne durera qu’un temps ( plus ou moins long, je vous l’accorde) … mais je suis certaine que les graines que vous avez semées en eux feront d’eux de belles personnes et qu’à l’adolescence, ces « graines » d’originalité reprendront le « dessus » …. d’ailleurs sa remarque  » C’est trop personnel » est d’une justesse incroyable … c’est en lui et pour le moment il préfère le garder en lui, ne pas le dévoiler aux « autres » …. l’école effectivement est un lieu de confrontation aux autres et à la différence et cela est plus ou moins difficile surtout si on ( je m’inclus car je suis instit ! ) ne le travaille pas …. mais c’est un autre débat ….

  • Super articles (celui-ci et l’interview), qui fait écho à notre cheminement de parents de deux garçons. Je suis très perturbée depuis son entrée en maternelle, j’ai l’impression de ne plus le reconnaître certains jours. A tel point que j’ai dis en rigolant à mon conjoint, « déscolarisation là « . Bref, c’est à la fois terrible pour nous cet impact, le voir se rapprocher du moule sociétal et à la fois comment y échapper. Et puis est ce que ça nous a empêcher nous d’être un peu « underground » ? Non. C’est peut être juste un passage obligatoire pour tester ses valeurs, ses goûts et finalement revenir à ce que l’on est. J’en suis convaincue, ce cheminement d’éducation vers le non genré, le seconde main, le 0 déchets ça aura semer des baobabs. Et ils regarderont avec fierté leurs albums photos d’enfance rétro coloré.

  • Helene druvert

    Depuis que je suis maman , je ne crois plus trop aux fait que c’est nous qui stéréotypies nos enfants . Marin s’interesse Essentiellement à établis , aux tracteurs , voitures, camion , grues , tractopelles et voitures , et ce n’est pas nous qui l’avons poussé dans cette direction même si depuis il a eu pas mal de cadeaux dans ce sens là , en même temps ça lui fait tellement plaisir . Il peut jouer à la dînette , cuisine mais ça dure beaucoup moins longtemps . Par contre ce qu’il adore vraiment ce sont les jouets little people vintage , il peut jouer des heures avec la maison , et pour le coup c’est un jouet non genré . Je pense que l’on a quand même des goûts un peu plus affirmé par son sexe même si ça ne définitivement pas tout . Étant enfant j’ai adoré jouer à la poupée , aux polly pocket et aux petite voiture ou lego moyen âge !

  • Maye

    Oh tu sais les voitures, les pompiers, les vaisseaux c’est super cool c’est normal que ça les intéresse ! Ce qui est surprenant finalement c’est que ça n’intéresse pas les filles… Ou peut être qu’on les en empêche ? En tout cas la mienne elle kiffe les voitures et les fusées en ce moment ! En tout cas c’est un joli cheminement de pensée et je pense que c’est déjà beaucoup pour vos petits bouts !

  • patt

    Contrairement à vous j’ai d’abord eu une fille puis un garçon. J’ai gardé ses jouets, ses livres, son linge, j’ai habillé mon fils avec les affaires de sa sœur, il a eu sa période peluche, dinette mais il est un garçon et aime les « trucs » de garçon. Il joue en faisant « pan-pan, pschiiiiit » et autres bruits de cascade, pistolets. En revanche, je l’éduque en luttant contre le stéréotype le garçon est fort, la fille est jolie. Il n’a pas 6 ans et est déjà marqué par cette différence qu’il vit à l’école, dans les dessins animés, etc…alors nous, les parents, nous essayons d’élever nos enfants afin qu’ils soient le plus …..possible

  • Maarionnette

    Ici avec 2 filles et 2 garçons la question s’est aussi posée. J’ai toujours été étonnée de voir comment les deux garçons regardaient les roues de la poussette quand les deux filles , elles, observaient les gens et le paysage!
    Ici non plus nous n’avons pas trop de jouets genrés ni d’armes ( sauf des épées et des arcs auxquels filles et garçons jouent avec joie). Mon mari a les cheveux longs, moi je les ai longtemps eu courts, du coup les deux garçons les ont eu longtemps longs ( un des deux vient de les faire couper car il adore se mettre du gel dans les cheveux!). Les avoir long a été un grand dilemme: on va dire que je suis une fille, mais j’aimerai avoir les cheveux de papa, mais on va dire qu’en même que je suis une fille… La tentative de cheveux long en CP s’est soldée par un échec au bout de quelques mois… Puis l’idée est revenue en CE2, on a bien insisté sur le fait qu’il fallait un bandeau le temps de les attacher, et que oui, certains diraient que mon petit blondinet aux traits fins « est une fille » mais ça durera un jour puis tout le monde s’en fichera. Libre à lui de savoir si il voulait ou non franchir le cap de ce 1er jour. Le 1er fut franchi et avec lui 1000 idées préconçues et il en reste un grand sentiment de  » je fais comme ça me plait », je m’habille, je me couffe et je joue à ce qui me rend heureux. Ma grande en 6eme cette année met moins de fleurs, de rayures et de couleur « ça fait bébé maman », mais qu’en même ses chaussures violettes à fleurs elles sont top… Les marques arrivent doucement et avec modération… Tout ça c’est le funambulisme parental, l’abime de notre rôle, mais que c’est bien de voir que dans leur devenir notre idée de la vie que l’on pensait pour eux commence doucement, lentement à grandir. Laissons leur du temps, rien n’est figé! A n’en pas douter tes enfants aimeront les couleurs et tout ce que tu leur transmet car cela véhiculera chez eux un sentiment de légitimité et de bonheur!

  • MarionZ

    Je n’ai pas d’enfants moi-même, c’est donc compliqué de me projeter mais en tant qu’enseignante, je me pose des questions autour des stéréotypes de genre tous les jours !
    L’une d’entre elles étant « dans quelle mesure, je véhicule moi-même, plus ou moins inconsciemment, ces stéréotypes ? » Il y a peu de temps, je me suis surprise, en évoquant des jeux de récréations, à leur parler « du groupe des garçons » et « du groupe des filles » alors qu’en plus, j’avais bien vu qu’il y avait une fille dans le groupe des garçons ! Pourquoi je n’ai pas dit « le groupe de ceux qui jouent au foot » et « le groupe de ceux qui discutent » ??? je me le demande encore… par flemme de langage ?  j’ai essayé d’en profiter pour initier une petite séance d’éducation civique improvisée sur le sujet mais en tous cas, depuis, je fais une fixette sur leurs comportements à eux et sur ce que je véhicule moi-même, alors que je suis pourtant convaincue que tous les jeux devraient être accessibles à tous les sexes sans se poser de questions (les jeux d’armes, en dehors des questions de genre, me questionnent également beaucoup…)
    Quoiqu’il en soit, merci pour votre article et votre réflexion, quel vaste sujet !

  • Comme le fils de Marie (qui est ma soeur je crois), mon fils s’est entendu dire par sa maîtresse à l’école que le vernis à ongles c’était pour les filles (il en portait)… La honte (pour la maîtresse, pas pour mon fils ;-p)…
    On essaye aussi d’offrir une éducation non genrée à notre garçon, et il assume encore pour l’instant le rose, les fleurs et les sequins (il en redemande même !)(il aura 5 ans dans 10 jours). Il n’a jamais aimé les véhicules mais les poupées non plus – en fait, ce qu’il aime, c’est construire, les légos, les cubes… et il construit des toboggans à billes, des piscines, des maisons, des lampes, des appareils-photos… Je pense qu’il entend à l’école que tel truc est pour fille, ou pour garçon parce que des fois il nous dit qu’il préférerait être une fille… Même si il assume encore ses goûts, je pense que les remarques extérieures l’atteignent. Je me souviens avoir lu un dialogue de Marie du blog Mamanstestent, entre ses filles : l’une demandait : « est-ce-que ce sont les garçons qui ont le droit de jouer avec des engins de chantier ? » et l’autre lui répondait « tu as besoin d’un zizi pour jouer avec un engin ? Non ? Et bien voilà, tu peux jouer avec ! » : parfait !

  • Bonjour Maëva,
    j’apprécie beaucoup ton blog et cet article me touche particulièrement, étant enseignante dans un lycée ZEP où la question du genre est sensible. J’ai deux filles nous essayons, leur père et moi, d’éduquer de manière non genrée. Ma petite a eu une grosse phase voiture et garage. A 8 ans, elle rêve d’une voiture télécommandée pour Noël. Ma grande est dans sa période vaisseaux et fusées depuis son CP et pense piloter un jour une fusée. Elles ont aimé toutes les deux le rose, et c’est passé. Je ne pense pas que ce soit par conformisme. Peut-être y a-t-il des phases aussi ? Ceci dit, ça me touche cette décision de ne pas mettre des vêtements qui plaisent parce que c’est trop personnel. Je retrouve aussi, maintenant que ma grande est en sixième, cette pression du regard extérieur : elle ne met plus de robes qu’à la maison, parce que  » ce n’est pas adapté au collège. Et je ne veux pas qu’on se moque de moi ». De fait, je te laisse, chère Maëva, sur une question que je me pose : au-delà des genres, comment élever mes filles de manière à ce qu’elles ne se jugent pas en fonction du regard des autres ?

  • Annie Le moigne

    D’accord avec tout ce qui est dit dans vos messages. Mon petit fils de 5ans et demi aime aussi le rose, les paillettes. Il s’est longtemps fait des nattes en se mettant un collant sur la tête mais il joue aussi avec des voitures etc… il faut juste que les jouets entrent dans ce qui l’intéresse vraiment à savoir recréer des scènes de contes ou de dessins animés. En fait peu importe le « sexe » des jouets c’est l’histoire que se raconte l’enfant sui compte…Et pour finir sur une note humoristique…pourquoi continuons nous à attribuer une image masculine aux vaisseaux et aux pompiers maintenant que les femmes ont pleinement leur place dans ces métiers ? Merci en tous cas pour ces discussions bien intéressantes.

  • Ton article est super ! Tellement de stéréotypes pèsent sur les enfants… C’est super que tes enfants aient le choix !!!
    A bientôt !

  • Je crois qu’on est au diapason sur ces questions !
    Pour rebondir sur ce que dit Maye, « ce qui est surprenant c’est que ça n’intéresse pas les filles », peut-être qu’il y a un embryon de réponse dans la façon souvent inconsciente qu’on a de s’adresser et de jouer avec les tous-petits (je me rappelle une étude où on filmait des puéricultrices en présence d’un enfant, toujours le même, qu’on présentait alternativement comme fille ou garçon. Et même en étant sensibilisées aux questions de genre, ces professionnelles proposaient davantage de jeux en lien avec l’espace, la maitrise du corps, type faire du camion, au « garçon », tandis qu’à la « fille » elle mettaient en avant davantage de poupées, nounours, choses douces liées au care.)
    Pour l’éducation des filles, et ça ne s’adresse pas qu’aux parents de filles mais à tout adulte ayant des interactions avec des filles : il y a beaucoup à faire mais l’un des trucs qui paraît tout simple et qui pourtant nécessite un vrai effort, c’est de faire gaffe à ne pas mettre l’accent sur l’apparence, sur le corps. Observons-nous nous adresser à une fille de 6 ans, mettons, et à un garçon du même âge. Quelles chances pour qu’on fasse un commentaire (souvent un compliment, mais un commentaire malgré tout) sur la tenue ou la coiffure de la fillette, et pour qu’on parle d’autre chose au garçon ? Entendons-nous bien, je ne parle pas de faire de l’apparence un tabou. Je dis à ma fille qu’elle est belle, mais je fais le maximum pour diluer ce compliment dans d’autres compliments, sur sa persévérance, sa générosité, son agilité, son intelligence… Une bd qui résume bien la situation je trouve https://www.facebook.com/media/set/?set=a.637361473261737&type=1&l=f8e4771a03 (et je conseille plus généralement la page FB de l’autrice : « Dans mon tiroir »)

  • Article super interessant!
    Comme toi nous essayons d’etre neutre dans les choix de jouets, sports etc… Pourtant déjà bien avant l’école mon fils a eu une passion pour les voitures et les pompiers!!! Et etrangement ma fille n’est pas passé par cette phase.
    J’en parlais d’ailleurs dans cet article http://debobrico.com/2015/04/20/mes-enfants-ces-cliches/

    Après, une fois qu’il y a l’école, et encore plus le primaire, les enfants se conforment aux normes!! Et en fonction des personnalités ils sont même prêts à tout pour s’integrer… Mon fils ultra sensible dépense une energie folle à être exactement ce que ses copains attendent qu’il soit!

  • 2 filles à la maison, 2 filles passionnées de petites voitures. (C’est chouette, les petites voitures, ça roule, on peut mettre des personnages dedans…)
    Bien sûr, ma grande a 10 ans, ça lui est passé, mais lorsqu’elle avait 2 ans, elle avait demandé au père Noël « un garage et une flûte », à quoi la sage-femme avec qui je faisais ma rééducation m’avait demandé un peu inquiète « elle joue quand même à la poupée, au moins ? ».
    Ne pas genrer ses enfants, c’est bien sûr leur proposer tous les jouets (des voitures aux petites filles et des poupées aux petits garçons, pour faire rapide) c’est aussi accepter qu’ils jouent avec les jouets « sociétalement » de leur sexe.
    Ça semble poser moins de problème aux parents soucieux de ne pas proposer de jouets genrés que les petites filles jouent à la poupée (après tout, dans notre société, les bébés sont encore majoritairement une affaire de femmes) plutôt que les petits garçons jouent aux voitures. Et pourtant, les 2 sont super, et les enfants peuvent avoir leur sensibilté (le problème étant de savoir à partir de quand cette sensibilité est induite par l’entourage…).
    En tant que maitresse en maternelle, je m’étais un peu pris la tête il y a quelques années avec une atsem qui refusait que les petits garçons fassent pipi assis. La même qui avait dit à un petit garçon portant du vernis qu’il ressemblait à une fille. Violent ! (Mais dire d’une petite fille qu’elle est un garçon manqué ou qu’elle doit faire attention à ne pas tâcher ses collants en jouant dans la terre l’est tout autant).
    Bref, vaste question et multiples réponses 😉

  • Nous avons aussi essayé de les éduquer de la manière la moins genrée possible. Mais la pression des pairs et de la société est quand même extrêmement forte. Un de mes fils adore les voitures, les grues, mais aussi les princesses et la danse classique. Sauf que les clubs de danse n’acceptent pas les petits garçons. Difficile de placer l’épanouissement de l’enfant avant tout dans cette société sexiste.

  • J’ai un garçon, et c’est un sujet crucial pour moi depuis sa naissance. S’il n’a jamais investi son poupon, nous avons longtemps joué à la dînette. Avant la collectivité, dans les lieux d’accueil type « Maison verte », il s’intéressait aux livres, à la dînette, au coin cuisine etc. Les voitures, il a découvert chez la nounou à 11mois. Une passion immédiate!
    En revanche avec son père, nous sommes à l’opposé (et séparés depuis la toute prime enfance de notre fils ^^): chez lui, bébé, il n’avait pas le droit de pleurer( les garçons ne pleurent pas), quand il tombait, il ne fallait surtout pas l’aider « pour l’endurcir » . Un jour, j’ai reçu un sms très agressif parce que notre petit garçon (3 ans) avait du vernis à ongle sur 2 doigts, et j’étais accusée de vouloir en faire une fille… (avec des sous-entendus…) Malgré cela, mon fils entend et intègre bien mon discours, mon attitude, mes valeurs.
    Pour les vêtements, il reste très indépendant, c’est à dire, il a son look. C’est sûr il n’a pas les mêmes vêtements que les autres. J’avoue avoir de moi-même arrêté les leggings, pour le reste pour l’instant il sait rester lui-même et résister à la pression des pairs (je crois qu’il ne la ressent pas). Sauf cette fois où un garçon s’est fortement moqué de lui parce qu’il avait un short court (adorable, de chez L’asticot, parce que quand il fait très chaud, il aime les shorts très courts). Par hasard je suis tombé sur le gamin en question à la sortie de l’école, un gars bien connu dans l’école apparemment et surtout…. habillé en footballeur de pied en cap. Je lui ais dit 2 mots, aussi respectueusement que j’ai pu, et ça n’a pas recommencé. Mon fils a 8 1/2 ans.

    Mais je trouve que la pression sur les femmes est encore pire aujourd’hui que quand j’étais ado et jeune adulte. On entend qu’il faut changer l’image des femmes dnas les magazines féminins pour que les femmes s’identifient à des corps qui leur ressemblent. Mais ce qu’il faut changer, c’est surtout le regard des hommes, et la capacité des femmes à être ce qu’elles veulent être. Y a du boulot….

  • Pas évident de trouver ces équilibres, quand on va autant à contre courant… C’est clair que dès la crèche les enfants sont catégorisés par les adultes et poussés parfois inconsciemment à jouer plus avec certains jouets, même si fort heureusement de plus en plus de crèches et d’écoles essaient de faire autrement (quand je travaillais en école maternelle j’ai ainsi vu plein de petits garçons passer de longs moments à jouer à la poupée le plus naturellement du monde). Je ne crois pas que le goût pour les voitures et les pompiers soit forcément le signe d’un « échec » d’une éducation peu genrée ceci dit : si tu avais eu une fille et un garçon ce serait peut être exactement pareil, qui sait 🙂 ? tant qu’on va dans la bonne direction, on fait ce qu’on peut, et on sait qu’on ne peut pas tout contrôler dans une société encore très genrée…Et puis on est beaucoup à avoir grandi avec des goûts très genrés et à en avoir pris conscience par la suite, ce n’est pas nécessairement irréversible

  • Pour l’instant je m’étonne de « passer à côté » de cette situation. Notre fille est depuis sa naissance guidée par les couleurs & les odeurs. Sans rire, TOUT passe par ça : couleur, motif, forme, odeur…ensuite elles aime ou non. Et donc pas de place pour l’avis des copains-copines en ce qui concerne ce qu’elle porte ou choisi. L’atsem en maternelle me disait toujours qu’elle était la seule à demander du jaune quand tous les autres optaient pour bleu, rose ou violet! Elle est en CE2 et n’a jamais douté de ses choix…jusqu’à quand? Pour les jouets idem mais c’est sa façon de s’en servir qui fait la différence…elle fait parler ses petites voitures et ne les heurtes jamais quand ses cousins-copains les cognent ou les manipulent de manière brutale en imitant des sons d’engins. Je dirais qu’elle a tendance a utiliser beaucoup de ces jouets de la même manière qu’ils soient « doudou », « figurine » , « cubes » ou autres : ils parlent et vivent de grandes aventures.
    ET elle n’aime pas les licornes qui inondent la cours de récréation alors que je les trouve plutôt sympa moi!
    Bref, croisons les doigts pour que ça dure!!!

  • Tellement d’accord…perso j’ai toujours mis un point d’honneur à laisser mon fils aller vers les jouets ou couleurs qu’il voulait. Je lui ai proposé des poupées comme des voitures…mais force est de constater qu’il est attiré « naturellement » vers les voitures et tous les trucs dits de « garçons ». Je mets des guillemets à naturellement car évidemment il n’est pas tout le temps avec nous.
    Une fois en courses avec mes parents je l’ai vu réclamer un mini poupon à ma mère, qui lui a montré la voiture à côté « tu préfère pas ça ? ». Même mon homme a des difficultés à ce sujet. Lui-même porte parfois du rose mais que son fils en porte ne lui plait pas…je me bat souvent avec lui sur des détails de ce style. Tout comme il ne se verrait pas lui offrir une Barbie. Alors que de mon côté je ne vois pas le problème. Chez la nounou aussi au début elle lui sortait surtout les jeux de garçon mais depuis qu’il y a une petite fille avec lui elle a tout sorti.
    A la maison il adore sa cuisinière en bois et tout ce qui est dînette, mais au-delà….si c’est vraiment son goût aucun soucis pour moi au contraire, mais j’ai le sentiment que malgré mes efforts, tout est fait dans notre environnement et dans la société pour pousser les enfants vers la « normalité » que l’on entend actuellement….et c’est un peu triste

  • Ah et j’ai oublié…il me voit me maquiller tous les matins, donc il veut tenter. Pas de soucis pour moi je lui ai mis un chouille de poudre l’autre jour, juste pour qu’il tente. ça l’a fait rire de faire comme maman et point barre. On le laisser imiter maman avec sa cuisinière alors pourquoi n’aurait-il pas l’envie de l’imiter sur d’autres aspects qu’il voit au quotidien juste parce qu’il est un garçon ? c’est aberrant, ça reste un jeu pour un enfant

  • LUC Isabelle

    Fille ou garçon , le vernis à ongles est neurotoxique alors mieux vaut s’en passer.

  • BiBo

    Bonjour, ce podcast qui parle (notamment) des différences de traitement des enfants en fonction de leur genre, et ce dès la crèche, pourrait vous intéresser :

    https://www.arteradio.com/son/61660501/un_podcast_soi_ndeg12_les_femmes_sont_elles_des_hommes_comme_les_autres

    Bonne écoute et merci pour ce blog !

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