Des tatouages dans le tiroir

Comme je vous le disais, pour mon désencombrement je procède étape par étape, tiroir par tiroir. L’autre jour, je me suis lancée dans le gros tiroir de la table basse (je ne sais pas ce qu’il m’a pris). Il est énorme et même si je le trie tous les deux ans pour être honnête ça revient toujours ! Dedans il y avait une pochette avec plein de tatouages temporaires… Bon, alors dans un sens ils étaient tous bien rangés au même endroit (comme dit Marie K.) sauf qu’ils étaient tellement bien rangés (et accumulés) qu’ils ne servent jamais. Vous vous souvenez de l’histoire des chocolats de Pâques ? Bref, je les ai sortis et j’ai proposé à qui voulait de s’en faire, autant qu’il le souhaite…

Vous imaginez la suite ?

tatouage

C’est bête mais cette situation représente pour moi une certaine idée de lâcher prise. Cela a raisonné en moi sur deux anecdotes que je voulais vous raconter… La première remonte à la naissance de ma première fille . Quand j’ai voulu coudre pour elle au tout début, j’avais tendance à reproduire toujours le même schéma qui consistait à utiliser mes tissus avec parcimonie et garder toujours religieusement mes tissus préférés (j’étais moins comme ça pour mon aîné). Et puis un jour je me suis demandé ce que j’attendais (de plus ??) ? Tous ces tissus roses que j’avais accumulés, tous ces trésors entassés ils étaient pour qui ? pour quoi ? si ils n’étaient pas pour mes enfants ? J’ai donc pris conscience à ce moment là que c’était maintenant le moment que j’avais attendu pour les utiliser et qu’il n’y aurait pas de personne plus parfaite qu’eux trois pour en profiter. A l’époque cela m’avait remuée et j’avais réussi à me libérer de cette rétention, de tissu principalement. J’avais réalisé que leur destin était plutôt d’être portés ou trimballés par les personnes que j’aime le plus au monde (quitte à être abîmés d’ailleurs) que d’être stockés dans mon atelier !

La seconde anecdote s’est passée quelques mois plus tard et je pense qu’elle est venue enfoncer le clou. Un jour pour aller bosser, j’avais exceptionnellement mis mes bottes Camper adorées (pour un projet particulier dans ma classe). Je ne les mettais jamais car j’avais peur de les abîmer tellement je les aimais. Je les avais achetées à Paris bien avant d’avoir des enfants et je les gardais précieusement… J’avais presque oublié comme elles étaient belles ! Croyez le ou non, une demie heure après les avoir enfilées, j’ai réalisé que la semelle s’était craquelée de tous les côtés ! Je ne sais pas si c’est d’être restées dans un placard ou leur grand âge (bien que le reste était quasi neuf puisque je ne les avais presque jamais mises) mais elles étaient fichues ! On dirait presque une fable non ? Morale de l’histoire c’est maintenant qu’il faut kiffer les choses qu’on aime, quitte à ce qu’elles s’abîment ou disparaissent !!! Je l’ai vécu comme une bonne piqûre de rappel de vivre l’instant présent et de profiter de ce(ux) que j’ai(me) maintenant.

Alors voilà, je voulais partager ces réflexions avec vous, je serais ravie de lire vos retours en commentaire !

30 comments to Des tatouages dans le tiroir

  • mooz

    Oh Maëva, ça fait un moment que je n’étais pas passée par ici et je me délecte de te lire !
    J’ai eu un peu le même déclic avec les tissus, m’interdisant de racheter du tissu sans projet et sans avoir d’abord fouillé dans mon stock perso. Je comprends tout à fait l’écoeurement que tu décrivais dans l’article précédent et j’en suis au même stade. C’est vraiment ça, de l’écoeurement. Le point positif c’est que du coup j’achète moins car j’anticipe le côté trop plein de la maison une fois de nouvelles merdouilles oups, euh, « choses » achetées.

    Je te souhaite une bonne journée

  • Cestalucynon

    Bonjour Maëva, je suis si d’accord avec toi pour le tissu notamment. Et quand j’ai fait la gigoteuse de ma première fille, j’ai pris les tissus que je gardais pour mes hypothétiques tenues que je n’avais jamais le temps de faire. Résultat, la gigoteuse a bien servie, je voyais mes beaux tissus utilisés tous les jours et j’en suis contente. Mais comme toi, il m’a fallu longtemps pour dépasser ce cap et c’est toujours un peu difficile parfois !
    Merci de partager tout ça avec nous, tu amènes à réfléchir. Bonne journée

  • Lisa

    Merci pour ton partage. Ici c’est sur les parfums que je pourrais y associer ton anecdote. Enfant, je n’osais pas utiliser les parfums que j’avais reçus en cadeaun Je trouvais qu’ils sentaient trop bon (eaujeune senteur biscuit a l’epoque, et pomme vert, dans des flacons bicolores!) Le temps a passé, les flacons sont restés sur l’étagère de la salle de bain de mes parents. J’ai grandi, quitté le nid, jusqu’à ce qu’il y a peu, ma mère me demande ce qu’elle doit faire des parfums. Tous avaient tourné à l’alcool.. Et je me suis dit comme toi, mais quel dommage de ne pas en avoir plus profiter quand ils étaient en état ! maintenant je n’utilise qu’un seul parfum à la fois, mais je le porte et j’en profite !

  • Sylvie

    C’est intéressant cette histoire de prise de conscience
    Quand mon grand-père est décédé on a trouvé des tonnes de confiture maison périmée… alors que j’avais souvent des remarques sur l’épaisseur de la confiture sur ma tartine. Je me souviens de ma tristesse devant ces pots… et je lutte souvent contre mes instincts conservateurs…

  • Oui on dirait une fable !
    Bon, si tu les as gardées et que tu les aimes encore malgré leurs semelles fichues, sache qu’un cordonnier peut changer entièrement la semelle (j’ai fait ressemeler des Clarks que j’aimais, ça m’a coûté 70 euros).

    J’ai une anecdote aussi : quand j’étais petite, avec mon argent de poche, j’achetais des autocollants très très beaux. Tellement beaux que je ne pouvais pas m’en servir ! Je les ai conservés longtemps, longtemps… Un jour, Joachim s’est intéressé aux gommettes, je me suis dit « oh, je vais lui offrir mon trésor ! ». En une demie heure, il les avait TOUS collés les uns par-dessus les autres sur une feuille de brouillon chiffonnée :-O
    Et finalement, je me suis dit « han la chance, pourquoi je ne m’en suis pas servi, moi ?! ». Les autocollants collés ne m’ont jamais manqué, et depuis je me sers de mes jolis carnets, jolis scotches, et jolis habits sans difficulté. je me dis que le jour où le scotch sera fini, l’habit élimé, je serai trop contente d’en choisir de nouveaux.

  • Béné

    Je me suis faite la même réflexion il n’y a pas très longtemps ! J’en ai gardé des choses pour ne pas les user ou les finir trop vite pour qu’au final je ne m’en serve jamais. Maintenant je me force à inverser la tendance !

  • Bérengère

    Je me retrouve tellement dans tes 2 anecdotes
    J’ai également accumulé beaucoup de tissus et j’adore chiner à EMMAÜS donc cela n’arrange rien côté accumulation Mon conjoint est à l’opposé, il trie, range et parvient à se séparer facilement des objets qui l’encombrent. Moi j’ai l’impression que ça peut toujours servir plus tard… Pour les tissus, j’ai désormais pris la résolution de n’utiliser que ceux dans mon Stock pour éviter de racheter inutilement ! C’est l’une de mes B.A. de ma TO DO LIST 2023 et faire du tri commence à me faire presque du bien au moral Bonne continuation !

  • Rhôooo merci pour ces anecdotes qui font du bien.
    C’est quand même fou, ce truc de garder les plus beaux trucs dans un placard pour plus tard [je fais pareil avec les tissus !]
    La vie, le beau, le fou, le fun c’est maintenant 🙂

  • J’étais comme ça aussi petite (enfin pas avec les chocolats, mais les stickers notamment). J’apprends de ma fille qui est de l’autre bord, à utiliser les cadeaux « périssables » sans attendre, et effectivement elle les abîme, elle les perd… j’aimerais qu’elle soit plus soigneuse mais c’est une autre question, et je suppose qu’on ne peut pas tout avoir d’office !

  • Chloé

    Ça me parle. Il y a une dizaine d’année j’ai pris la décision d’avoir peu mais bien et que je porte/utilise beaucoup même si je sais que je ne retrouverai pas le vêtements/objets car je les achète d’occasion. Et je ne regrette pas. C’est un plaisir. Je te souhaite la même chose!

  • Oh mais, tout pareil ! Avant d’avoir mes deux enfants, je surveillait mes soldes de chaussures type kickers, camper, pour m’acheter ces magnifiques bottes ou ballerires qui me faisaient tant de l’œil. Je les mettais dans un coin, bousiller à fond mes vielles godasses et réservais les neuves pour les occasions !! Les occasions sont celles que l’on veut bien leur accorder, et je dirais ici et maintenant ! J’ai gardé les vêtements fétiches de mes bébés, chinés avec amour et j’ai finalement pris le parti de les donner, n’ayant plus d’autres bébés à vêtir ! Quel plaisir que d’en faire profiter d’autres enfants !

  • * ah mon clavier me fait écrire plein de fautes 😉

  • Zébulon

    Je suis ravie de cette publi car moi aussi je garde « pour la meilleure occasion », je n’ose pas mettre ce que j’adore de peur d’abimer. Je l’ai même fait avec mes gars, qui sont à présent grands.
    Résultat : j’ai jeté des truc mis de côté parce qu’ils avaient grandi, vêtements, jouets, j’ai jeté des chaussures que j’aimais pourtant, de marques chères, des vêtements aux tissus chatoyants parce que leurs semelles ou leurs élastiques n’avaient pas survécu au stockage que je leur avais imposé
    J’ai des tissus qui m’attendent patiemment, tellement beaux que je n’ose pas couper dedans…
    J’ai conscience qu’il fait profiter de l’instant présent, j’essaie de me soigner, je puise dans la philosophie de mon chéri, mais ce n’est pas gagné…

  • AL

    Merci pour cet article criant de vérité. J’ai le même socis, j’accumule au cas où: jolis papiers pour DIY, tissus, etc et je n’ose pas m’en servir de peur de les « gâcher ». Et pareil doucement j’essaie de lâcher prise pour libérer de l’espace dans ma tête et dans mes placards. Mon défi 2023 pour la couture? Je ne rachète pas de tissu, je vide les stocks! En avant !

  • Milène

    Ça m’est déjà arrivé les semelles de chaussures… les miennes se sont désagrègées dans la journée… on était chez des cousins de mon chéri… je suis rentrée en tong!
    Il faudrait que je desencombre chez moi… mais là tâche me paraît tellement insurmontable !

  • Krollafol

    Déjà, merci de ton retour, c’est toujours un véritable plaisir de te lire et de partager tes pensées, doutes, tranches de vie.
    J’ai aussi ce souci là, j’avoue ne pas m’en être débarrassée (dans la vraie vie, ça m’est arrivé plusieurs fois -et je les retiens plus que d’autres – d’avoir soudain envie/besoin d’un truc et de réaliser que je l’avais « débarrassé » qqs mois avant…), mais je m’améliore.

    Perso côté couture j’ai bazardé aux bennes « textiles » tous les habits déchirés « que je réparerai un jour », avec des pantalons même pas beaux 2 tailles trop petits pour mes enfants, aussi les habits d’enfants en bon état – juste, le fait-maison (je tricote) est plutôt soit donné à ma soeur pour son fils (et après? Elle en fera ce qu’elle veut, je ne veux pas le savoir (serrement de coeur)) ou vraiment gardé pour réparation, voire gardé tout court: mes trolls ont chacun leur ensemble de naissance tricoté main…

    Pour le périssable, j’utilise de suite et ça va mieux, (et c’est meilleur, de profiter en ayant en mémoire « fraîche » l’évènement), sinon je destocke (miam les gâteaux aux vieux chocolats de Pâques, en juin…).

    Après, je donne beaucoup, en me disant que ça servira à d’autres et que ça fera d’autres plaisirs.

    Par contre, pour les livres, je garde tout ce qui est lisible (bon, les boîtes à livre ont quand même leur dû chaque année, mais léger), car j’aime avoir ma bibli perso dans laquelle puiser en cas de besoin, à partager (voire où les enfants iront chercher eux-même de quoi bouquiner?)

    Bon courage en tout cas, je vais te suivre avec intérêt pour essayer de progresser moi-aussi dans cette voie du désencombrement (et côté cerveau, ça désencombre pas mal aussi!)

    Merci et bon printemps!!!

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