Bon voilà je suis super à la bourre… J’essaie de tout reprendre en main, ma vie, ma maison, mon blog… On m’avait pas dit que c’était aussi fou de déménager dans une maison en chantier! Bref, mon manouche minouche a eu 6 mois et il est grand temps de fêter ça!

A 6 mois tu n’as pas très envie de manger (ni de dormir d’ailleurs!), tu bouges tu bouges tu bouges, tu rampes, t’es un petit gars qui va de l’avant! Happy 6 mon petit lapin!
Deux Marmouset(s) pour le prix d’un! J’ai encore rajouté une pomme sur une salopette, encore plus seventies que la précédente, sur une idée de Marion. Et bien sûr le petit frère n’est pas en reste!

Bon trêve de looks pour cette semaine, j’espère revenir la semaine prochaine avec des news toutes fraîches et une connexion internet!
Les Blogokids jouent à se camoufler cette semaine… Saurez vous trouver le petit rouquin qui se cache sur ces photos?

C’est ça d’avoir des tissus fétiches! Le pantalon était au croq, j’ai fait un gilet et un béguin avec les morceaux qu’il me restait avec une marinière Elle est où la mer!


Le ciel était rose ce soir. Je suis sortie et je l’ai vu. J’ai décidé que c’était pour moi, pour nous. Après tout elle nous devait bien ça, cette ville rose. J’ai repensé à la jeune femme que j’étais quand je suis entrée pour la première fois dans cet appartement. Il y a dix ans. Dix ans! C’était l’appartement d’un jeune couple d’étudiants. Aujourd’hui je le quitte pour une maison de famille, mes deux enfants sous le bras. J’ai regardé ma tour, celle qui m’accompagne depuis tout ce temps. Elle, elle n’a pas changé en dix ans… juste les cieux qui l’accompagnent. Je les ai tous vus. Ciel de pluie, ciel d’été immaculé, ciel d’orage, ciel brumeux, ciel cotonneux… Je la connais par coeur. En arrivant ici j’imaginais des contes de fées autour d’elle en la voyant depuis mon lit. Maintenant je pars rejoindre deux autres tours un peu plus loin. J’ai marché jusqu’au pont. Le pont. Celui sur lequel nous avions posé pour notre mariage. Celui que nous avons franchi pour aller rencontrer nos fils. Celui qui me lie à une nouvelle amie. Et puis j’ai repensé à tout ce que nous avons vécu ici dans cette ville, les photos prises devant cette porte, l’anniversaire fêté dans ce parc, les pieds dans la Garonne au petit matin après avoir fêté mon concours, le chemin de la crèche, l’arrêt de bus pour aller à l’école et tout m’a envahi comme un tourbillon. Un tourbillon de souvenirs liés à chacun de ces lieux, à plein de petits bouts de ville, de vie. Il s’en est passé des choses ici, ça me donne le tournis. J’ai cherché si je voyais un arc-en-ciel, la lumière était tellement belle. J’ai serré fort mon bébé contre moi, j’ai touché une pierre du pont, les larmes aux yeux et je suis rentrée chez moi. Chez moi. Ici a été mon premier chez moi. Un chez moi d’adulte, là où je me suis devenue femme. Je crois que je peux dire que c’est une petite fille qui est entrée il y a dix ans dans cette appartement. J’ai trouvé en bas de l’immeuble des cartons vides. J’en cherche tous les jours. C’était ceux d’un petit jeune qui emménage, tu sais le studio du premier. Je ne sais pas pourquoi, c’est un studio de fêtards, ça tourne depuis dix ans mais que des fêtards ici. En montant les escaliers avec les cartons vides, j’ai pensé à tout ceux que j’avais rempli ici. Finalement les plus précieux sont les cartons de souvenirs que j’emporte dans ma mémoire. C’est un nouveau tourbillon de souvenirs qui m’a envahi, les souvenirs à l’intérieur de l’appartement : les câlins avec mes chats, les fêtes avec les copains, le test de grossesse positif, le bruit de l’ancien interrupteur, les pic-nique dans le salon, le bordel permanent, les rigolades, les premiers pas du croq, la latte de parquet qui grince, le jour où nous avons décidé de nous marier, les amitiés liées avec les voisins, le jour où j’ai enfilé ma robe de mariée, les journées à vomir en attendant mon manouche, les soirées à crocheter avec les copines, le courant d’air au dessus de mon lit, le trapèze… Mais les cartons en durs prennent aussi beaucoup (trop) de place. Nous sommes arrivés avec pas grand chose et aujourd’hui, je dois chercher tous les jours des cartons pour vider les placards de Mary Poppins. Tu sais ceux qui continuent de se remplir alors que tu ne cesse de les vider. Les mots de Marie K résonnaient dans ma tête. C’était presque indécent tous ces cartons. Puisque j’étais capable de quitter ce lieu si cher à mon coeur, peut-être que je serais aussi capable de laisser quelques breloques derrière moi. Je crois qu’une nouvelle vie commence aujourd’hui. Oh oui, j’ai grandi en dix ans. Le ciel était rose ce soir, et je ne l’oublierai pas.

|
|